lundi 7 décembre 2015

CAP Loup : Lettre ouverte



 



Madame la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
Hôtel de Roquelaure,
246 Boulevard Saint-­‐Germain
75007 PARIS

Crest, le 07/12/2015
Lettre recommandée avec AR

Madame la Ministre,

Votre arrêté du 15/06/15 fixe à 36 le  «plafond » ou nombre maximal de loups pouvant être tués pour l’année 2015-­‐2016 (juillet 2015 -­‐> juin 2016). Avec le dernier abattage iden
En effet, depuis juillet,  28 loups ont été tués « légalement » et 8 autres cas de mortalité sont connus :
un loup dont l’origine n’est  pas encore précisée a été braconné en Dordogne et 7 autres loups ont été trouvés morts en France,  avec des suspicions de destruction volontaire mais sans  que ceci ait pu être précisé pour le moment, car les analyses sont en cours.  Ces 8 cas sont les  suivants  :
Le loup trouvé  mort le 15/08 à Hyères (Var),
le loup tué le 30/10 à Saint-­‐Léon-­‐sur-­‐l’Isle (Dordogne),
la louve trouvée  morte le 01/11 à Freney (Savoie),
la louve trouvée morte le 11/11 à Modane/Saint-­‐André (Savoie),
le loup tué le 14-­‐15/11 à Vergon (Alpes-­‐de-­‐Haute-­‐ Provence), 
le loup tué le 15/11  à Jausiers (Alpes-­‐de-­‐Haute-­‐Provence),
le loup trouvé mort le 25/11 à Aubenasson (Drôme) et
un loup tué sans date précisée dans les Bouches-­‐du-­‐Rhône.

Dans l’attente  du résultat de ces analyses, le total connu de 36 loups morts depuis juillet doit donc être considéré comme l’atteinte du « plafond ».
En accord avec vos deux arrêtés du 30/06/15 fixant les conditions de dérogation et le nombre maximal de loups pouvant être détruits pour la période 2015-­‐2016, les « tirs de prélèvement » et les « tirs de défense»
(« renforcés » ou non) doivent donc immédiatement être suspendus pour que ce « plafond » ne puisse pas être dépassé.

En tout état de cause, les cas de mortalité par collision ne peuvent qu’être considérés comme une mortalité de cause humaine. En conséquence, si 8 loups devaient encore être abattus en plus des 28 déjà tués légalement (de façon à atteindre  un total de 36 loups abattus), le nombre  total de loups détruits depuis juillet  2015 serait porté à 44.

Or, selon le « modèle de prédiction pour les possibilités de dérogations » présenté par l’ONCFS (Office national de la chasse et de  la faune sauvage) lors du Groupe National loup du 20 mai 2015, la destruction de 40 loups entraînerait une baisse de la population avec une probabilité de 43%. L’élimination de 44 loups entraînerait une baisse de la population avec une probabilité supérieure à 50%.

Le suivi de l’ONCFS a déjà montré une baisse des  effectifs entre 2014 et 2015.
Nos engagements internationaux, notamment la Directive Habitats, n’autorisent les dérogations de destruction que dans la mesure où elles garantissent le maintien des populations dans un état de conservation favorable. Tel ne serait pas le cas si de nouveaux abattages étaient réalisés, qui entraîneraient une nouvelle baisse des effectifs.

Dans l’attente de votre annonce urgente d’une suspension des dérogations de tirs de loups en France, au nom des 35 associations réunies dans CAP loup, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre,  l’expression de notre haute considération.

Les associations de CAP  Loup
Contacts  : Madline Reynaud -­‐ ASPAS -­‐ Tél. 06 79 44 61 17
Jean-­‐François Darmstaedter -­‐ FERUS -­‐ Tél. 06 30 20 59 64
Pierre Rigaux -­‐ SFEPM -­‐ Tél. 06 84 49 58 10

Courrier : veille@cap-­loup.fr
CAP Loup – C/o ASPAS – BP 505 – 26401 CREST Cedex
Site internet : www.cap-­‐loup.fr ___________________________________________________________________________________________

Les 35 associations de CAP Loup

Fondatrices :
Animal Cross, ASPAS, Ferus, LPO PACA, Mille traces, SFEPM, WWF.

Membres :
ALEPE, Altaïr Nature, ANG, Asbl Wolf Eyes, ASPA Vosges, AVES France, CESB, COGard, CVN, Dignité Animale, EcoVolontaire International, Fondation Brigitte Bardot, GEML, GLS, GMA, Kermit, LAEO France, Loup.org, LPO Auvergne, LPO Champagne-­‐Ardenne, Oiseaux Nature, One Voice, Peuple Loup, RAC, Sauvegarde Faune Sauvage, SPA de Lyon Sud-­‐Est, Sur les traces du loup, Tendua

jeudi 3 décembre 2015

Malgré la baisse drastique de la population de rhinocéros, le braconnage de leur cornes n'est assurément pas la priorité de l'Afrique du Sud. 

De fait, comme affirmé par le Conservation Action Trust*, le Juge Franics Legodi de la Haute Cour de Pretoria, a levé un moratoire sur le commerce de la corne de rhinocéros, provoquant la consternation dans les milieux de la préservation suite à la demande de deux éleveurs de l'annuler car selon eux il était "irrationnel, déraisonnable et une violation de leurs droits constitutionnels". Le moratoire avait été imposé en 2009 par le ministère de l'environnement pour empêcher que la commercialisation de la corne permette aux braconniers d'écouler leur marchandise
 
Cependant, le Juge Legodi a annulé le moratoire en raison d'erreurs de procédure commises par le Département des affaires environnementales (DEA) juste avant son entrée en vigueur, comme le fait de ne pas en avoir informé le public. Il estime également qu'il n'y a aucune preuve convaincante que la levée du moratoire causerait la hausse du taux de braconnage de rhinocéros, comme les avocats de la DEA l'avaient affirmé devant le tribunal.

Rhinocéros de la réserve Imfolozi (Afrique du Sud) - Crédit Noëlle Saugout

Le juge Legodi considère d'autre part que le moratoire n'est est pas irrationnel ou illégal, ni déraisonnable. Il trouve également qu'il est inconstitutionnel de ne pas réglementer le commerce des cornes de rhinocéros.Le jugement peut donc être considérée comme soutenant le droit du gouvernement de contrôler le commerce des espèces sauvages et de produits privés.

 

Suite à cette décision, le Département des affaires environnementales (DEA) a immédiatement annoncé son intention de faire appel, auquel cas le jugement d'aujourd'hui sera suspendu jusqu'à ce que le processus d'appel soit terminé. Les lois exigeant que les vendeurs demande un permis de commerce aux autorités de conservation avant de vendre leur corne sont également toujours en vigueur.
* http://conservationaction.co.za/recent-news/a-pyrrhic-victory-for-rhino-horn-traders/


LAEO est une association de protection de la biodiversité.
Son programme de préservation des rhinocéros a permis la création du Thula Thula Rhino Orphanage, un centre de réinsertion de bébé rhinocéros.