Devise de Lawrence Anthony, fondateur de LAEO |
Pourquoi la chasse est-elle encore au goût du jour alors qu'elle n'est plus nécessaire à notre subsistance ?
Voilà
le thème qui me fait reprendre la plume pendant cette période de
confinement, celle pendant laquelle nous ne sommes pas sensés sortir
autrement que pour des besoins impérieux à cause d'un minuscule microbe très contagieux appelé "Corona Virus".
Pourtant, les chasseurs
font l'impasse.
Les coups de fusil, audibles dans certaines forêts,
notamment dans les Hauts-de-France et le sud de la France, en témoignent, et ils n'hésitent pas à abattre des
animaux, dont deux louves pleines dans la Drôme. Comment peut-on se montrer aussi cruel ?
Eh
bien, voici le résultat de mes réflexions,
qui aurait sans nul doute été salué par Émile Zola, Victor Hugo, Lamartine et tant d'autres végétariens, n'en déplaise à certains.
Ces
gens-là
agissent sous le coup d'une impulsion, une sorte de stimulus-réponse, qui
les pousse à obéir à des consignes profondément ancrées en eux.
Cet
élan spontané agit, telle une pulsion irrésistible. Ils doivent alors le
justifier en se qualifiant de "premiers écologistes de France", ou en évoquant la régulation des espèces et l'amour de la nature.
Il ne s'agit en fait que
d'une soif de contrôle, de pouvoir, d'un droit de vie et de mort sur les
animaux, d'un besoin sanguinaire tout à fait blâmable si
l'on considère que tout être vivant est une âme, un souffle de vie.
Ces
gens sont un exemple vivant du behaviorisme en étant conditionnés par
des mécanismes réagissant à un stimulus donné, ou à cause d'interactions
passées avec leur environnement. D'une façon générale, ces pauvres
hères deviennent alors anxieux. Ils doivent se mettre en action comme si
leur
propre vie en dépendait. Ils attrapent leur fusil et se transforment en
une sorte de robot programmé pour tuer.
"Le chasseur est un assassin. Il commet un sacrilège. Tuer pour jouir, non !", écrivait Victor Hugo, et personne ne l'a poursuivi pour calomnie, diffamation ou injure, comme on peut le voir aujourd'hui.
Ce n'est qu'après avoir atteint leur cible qu'ils éprouvent un sentiment de soulagement et que leur soif
de sang est apaisée. L'idée d'aller dépecer l'animal et de s'en mettre
plein la panse occupe toutes leurs pensées, mais une fois
rassasiés et reposés, ils ressentiront à nouveau le désir de mettre un terme à la vie d'une autre bête innocente.
Voilà pourquoi cette activité perdure et n'est pas prête de s'arrêter. Pour preuve, leur demande de réouverture des battues au mois de juin au lieu de la mi-août.
Lawrence
Anthony, le fondateur d'Earth
Organization, a donné son point de vue à ce sujet dans sa biographie intitulée "L'homme
qui murmurait à l'oreille des éléphants" :
Lawrence Anthony |
La chasse pour se
nourrir ne m'a jamais posé de problème (...) mais chasser pour le
plaisir, tuer uniquement pour les sensations que cela procure est un
acte condamnable.
J'ai rencontré de nombreux chasseurs de trophées.
Ils
se présentent tous comme d'ardents défenseurs de la nature.
Ils
justifient leurs actes en prétendant agir pour la préservation de la
biodiversité.
En vérité, ils cachent une impulsion à tuer qui doit être
assouvie par la mort violente d'une autre forme de vie.
Ils sont prêts à
tout pour satisfaire cette pulsion et deviennent très inventifs pour la rendre légitime.
Pour
ajouter à l'absurdité de leurs argumentations, il n'existe aucun animal
capable de rivaliser un tant soit peu avec l'armement actuel.
Le puissant fusil de chasse à lunette de visée sape tous les arguments relatifs au côté sportif de la chasse.
Ses
propos, qui font écho aux miens, me confortent dans mon envie de rester
son porte-parole, comme je le suis déjà depuis 2005, il y a maintenant
15 ans.
Noëlle Saugout, fondatrice de LAEO, L'Association d’Écologie coOpérative.
Mille bravos Noelle pour cette prise de position. Les chasseurs sont des criminels. Il faut appeler un chat un chat.
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