lundi 1 août 2022

Le loup et le berger

Crédit photo NoëlleS
Il n'est pas rare d'entendre des bergers se plaindre qu'un loup leur a soustrait un mouton.
Ne serait-ce pas plutôt au mouton de se plaindre de ne pas avoir été suffisamment bien protégé ?

Il est en effet du devoir du berger d'enfermer son troupeau dans un enclos sécurisé. Il doit disposer de chiens de garde adéquats, comme les Patous (ou Montagne des Pyrénées) et la clôture devrait mesurer au minimum 1,20m de hauteur.

Qui plus est, le berger est indemnisé de 80 à 520 euros par tête en fonction du sexe et de l’âge du mouton. "Une somme supérieure à la valeur marchande des ovins", peut-on lire dans le site du gouvernement.

En réalité, le loup n'a qu'une petite part de responsabilité concernant la mortalité accidentelle des animaux d'élevage : sur les 7,5 millions d'ovins que compte le cheptel français, seul 0,08% est victime du loup chaque année, soit 7 000 têtes. En comparaison, 400 000 moutons, selon France Nature Environnement, meurent de maladies, d'accidents dans les alpages, de la foudre.

De plus, sachant que la moitié des moutons français finissent dans le circuit de l'équarrissage et que 5 millions sont tués chaque année, dont plus de 80 % sont des agneaux de moins d'un an, l'objectif de l'éleveur est in fine, la mise à mort de ses bêtes.

" Si la prédation fait partie du cycle de la vie, ce que l'humain fait subir aux animaux pour le simple plaisir de ses papilles gustatives est aberrant, immoral et monstrueux," affirme Stéphanie Noël, co-fondatrice du Sanctuaire La Garie.
 
En conclusion, le loup n'est en aucun cas la bête noire du berger. Cette espèce, protégée par la Convention de Berne, a toute sa place dans le paysage de France. 

Il est non seulement utile dans l'épanouissement de la biodiversité, mais comme tout être vivant, il doit être respecté pour ce qu'il est.


Article de Noëlle Septier-Saugout
Fondatrice de LAEO France
Membre des JNE et de CAP Loup