samedi 12 octobre 2024

Commerce de l'ivoire et braconnage

 L’IVOIRE

Ou l’origine du destin tragique des éléphants.

L'éléphant d'Afrique est le plus gros animal terrestre au monde cependant, malgré ses 6 tonnes, il est loin derrière la baleine bleue (130 tonnes).

Connu pour leur mémoire et leur intelligence, les troupeaux d'éléphants sont des groupes sociaux complexes qui peuvent présenter les mêmes caractéristiques que les humains. 

Ils peuvent par exemple être droitiers ou gauchers, avoir un comportement empathique et prosocial, une période juvénile prolongée, un esprit ludique et une grande curiosité. Les éléphants ont des liens familiaux forts et une structure familiale organisée. Les femelles forment un troupeau dirigé par une matriarche, plus vieille et plus expérimentée. Elles se déplacent ensemble à la recherche de nourriture et d'eau en prenant soin des plus jeunes. Une fois adolescents, les mâles quittent le troupeau familial pour vivre en solitaire et former de petits groupes appelés "troupeaux de célibataires”. Seul le dominant pourra s'accoupler avec une des femelles du troupeau.

Malheureusement, le nombre d'éléphants est en baisse depuis de nombreuses années, tués pour leurs défenses en ivoire. Ces défenses sont en fait de grandes incisives allongées qui leur servent à trouver de l'eau, à arracher l'écorce des arbres et à se défendre. Vitales pour leur survie, ces défenses sont exploitées à des fins commerciales.


Nombre d’éléphants dans le monde

On estime qu’en 1942, il y avait 1,3 million d’éléphants en Afrique. En 2017, un recensement des populations d’éléphants a été effectué dans 18 pays africains, démontrant qu’il n’en restait plus que 352 271.

Rien qu’en 7 ans, entre 2007 et 2014, 144 000 éléphants ont été braconnés, soit 30 % de leur effectif. Plus de 100 éléphants par jour sont tués en Afrique, soit un toutes les 15 minutes

L'ivoire a longtemps fait l'objet d'un commerce important qui subsiste encore sous forme de trafic illégal, malgré le statut de protection dont bénéficient les pachydermes. Facile à sculpter, il est utilisé dans les touches de piano, les boules de billard, les bijoux et les bibelots, les objets religieux et les statues décoratives.


Le commerce de l’ivoire et le braconnage

Les braconniers et les chasseurs ciblent souvent les « tuskers », les éléphants qui ont les plus grandes défenses. Pour parer à ce problème, le gène créateur de défenses est en train de disparaître parmi certaines populations, d’où la naissance d’un grand nombre d’éléphants qui n’en possèdent pas.

Les pachydermes jouent un rôle important dans l’environnement. En tant qu’« ingénieurs de l’écosystème », ils abattent des arbres, créent des savanes, plantent des graines avec leurs excréments et creusent des points d’eau en période de sécheresse.

Figurant en tête des animaux les plus aimés au monde, ils ont été qualifiés d’« espèce charismatique ». Leur déclin dans les zones où ils prospéraient entraîne la perte de nombreux emplois dans l’industrie du tourisme africain.

La situation est encore plus dramatique pour les éléphants d’Asie. En 2002, on estimait qu’il n’en restait que 30 à 50 000, la sous-espèce en danger critique d’extinction étant l’éléphant de Sumatra, avec seulement 2 000 individus.

En 1990, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) a interdit le commerce de l’ivoire pour tenter de mettre un terme au braconnage de milliers d’éléphants. En 2008, après une période de répit, il a été décidé de procéder à une vente officielle de 102 tonnes d’ivoire, dans l’objectif d’en faire baisser le prix en inondant le marché.  

Non seulement cette stratégie a échoué, mais elle a entraîné une augmentation massive du braconnage d’éléphants : sachant qu’il est impossible de savoir si l’ivoire vendu est obtenu légalement ou non, un marché clandestin parallèle a ainsi pu voir le jour.

En 2022, l’ivoire valait entre 1 000 et 3 500 dollars le kilo, une fortune dans la plupart des pays africains. Il est donc difficile pour les plus démunis de résister à cette activité néfaste, mais lucrative. À grande échelle, ces chiffres sont également attrayants pour les syndicats du crime. 

La majorité de l’ivoire est utilisée en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Chine. Le braconnage est souvent pratiqué par des armées de guérilla qui achètent des armes de guerre, raison supplémentaire pour mettre un terme au braconnage et au commerce de l’ivoire.


Lawrence Anthony et la matriarche Nana (1999)
 

 

L'impact désastreux de la chasse

Les éléphants sont chassés depuis le XIVe siècle. Cette pratique a atteint son apogée avec la colonisation, à la fin du XIXe siècle, lorsque les chasseurs venus d’Europe ont tué des millions de bêtes.

Autrefois, les troupeaux d’animaux sauvages étaient abondants car les peuples autochtones, gardiens de la faune, vivaient en harmonie avec la nature. Les Européens, surpris par la richesse de la faune sauvage, ont commencé à organiser des safaris. À lui seul, un chasseur pouvait tuer 1 000 éléphants dans sa vie. Aujourd'hui, on estime que 100 millions d'animaux sont abattus chaque année par des chasseurs, en ne comptant que les permis enregistrés. Il est difficile d’obtenir le montant exact car certains organismes sont réticents à communiquer leurs chiffres.

 Aujourd’hui, la chasse est une industrie très lucrative et représente 100 milliards d’euros rien que dans l’Union européenne. Elle est généralement promue comme une méthode d’exploitation durable pour la faune sauvage et comme une source de revenus pour les communautés situées autour des réserves. Des études récentes ont cependant démontré que l’argent n’est pas redistribué aux communautés, mais reste dans les échelons économiques supérieurs, c’est-à-dire chez les propriétaires du terrain ou de la concession.

Étant donné le déclin actuel de la population d'éléphants dû, entre autres, à la perte de leur habitat et au braconnage, il est indispensable d’interdire ce genre d’activité, surtout si l'on considère que les revenus annuels des safaris-photos en Afrique peuvent compenser le coût de la lutte contre le braconnage. Selon le magazine Scientific American, un éléphant braconné a une valeur de 21 000 $. Vivant, il rapporte plus d'un million de dollars à l'économie locale.



Les solutions d’Écologie Coopérative


« Nous sommes tous responsables de notre famille, de nos amis et de notre travail, mais la vie ne se résume pas qu’à ça. Nous devons remettre la nature au centre de notre existence et comprendre que cela n’est pas un idéal noble, mais un élément essentiel à notre vie. » Dr Lawrence Anthony, fondateur de LAEO.

Consciemment ou non, chaque être vivant essaie de se préserver et d’améliorer ses conditions de vie afin de perdurer. Comme aucun individu ou espèce ne peut survivre sans la coopération d’autres individus ou espèces, mieux nous protégerons la planète, meilleur sera notre potentiel de survie. C'est ce que nous appelons « l’écologie coopérative™ ».

Il s’agit d’un phénomène naturel : si les animaux, les plantes et tout ce qui nous entoure sont en bonne santé, nous ne nous en porterons que mieux. Lorsqu’un impact négatif affecte notre environnement, il est important de comprendre ce qui arrive pour agir. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons sensibiliser à l’un des problèmes majeurs concernant la biodiversité : l’éradication des populations d’éléphants pour leur ivoire.

Il existe de nombreuses façons d’enrayer ce fléau. Au-delà des actions juridiques, nous pouvons adopter certains comportements qui peuvent contribuer à protéger les éléphants :

Sensibilisez votre entourage au danger qui pèse sur cette espèce ;

N'achetez pas d’objet en ivoire ;

Ne soutenez aucun établissement détenant des éléphants en captivité, mis à part les sanctuaires et les centres de réhabilitation ;

Évitez les attractions touristiques qui permettent de se promener à dos d’éléphant. Préférez les safaris photo respectueux de la nature et de la faune sauvage ;

Apprenez aux enfants à sauvegarder cet animal en danger d’extinction ;

– Devenez ambassadeur d’Écologie Coopérative.


L'ambassadeur d’Écologie Coopérative

Un ambassadeur d’Écologie Coopérative est une personne qui donne le bon exemple en appliquant les principes d’écologie coopérative dans sa propre vie et qui explique ce concept aux autres en les encourageant à les appliquer.
Le meilleur moyen de faire comprendre une idée est de donner soi-même le bon exemple.
En devenant ambassadeur d’Écologie Coopérative, vous rejoignez une équipe gagnante qui œuvre pour la sauvegarde de l’environnement et pour un avenir durable.

 

 Adhérez à LAEO.



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