Pesant jusqu’à 21 milliards d’euros par an, le commerce illégal d’espèces sauvages est considéré comme l’une des activités transnationales les plus lucratives au monde (source Interpol). Les cornes de rhinocéros, par exemple, sont revendues entre 50 et 70 000 euros le kilo. Si le braconnage des rhinocéros est un problème bien connu de la population, la pêche et l’exploitation forestière illégales, moins médiatisées, rapportent quelques 40 à 120 milliards d’euros supplémentaires.
L’Asie est la plaque tournante du commerce de la faune et des produits issus d’animaux, utilisés dans la médecine traditionnelle. Sur le plan médical, l’efficacité de bon nombre de ces traitements est limitée. Pourtant, de nombreux animaux en voie de disparition (pangolins, félins, rhinocéros) continuent d’être utilisés pour la fabrication de remèdes traditionnels.
Quant
aux animaux
exotiques
vendus
comme
animaux de
compagnie, la
demande est si lucrative qu’ils
sont souvent
arrachés à
leur habitat pour se
retrouver en captivité.
Non seulement
ils souffrent
pendant le
transport, incapables de manger, de se déplacer et de se comporter
comme dans la nature, mais
le braconnage de
ces animaux (mammifères, oiseaux, reptiles et poissons)
dévaste leurs
populations partout dans
le monde.
Utilisation
des produits issus des animaux
–
L'ivoire d'éléphant est recherché pour la fabrication de bijoux et
d'ornements ;
– La corne de rhinocéros, symbole de richesse, est transformée en objets d'art ou en manche de dague. Elle est principalement utilisée dans la médecine traditionnelle asiatique ;
– L'os de tigre est utilisé pour fabriquer du vin fortifié (à forte teneur en alcool), des porte-bonheur et des objets décoratifs. La médecine traditionnelle chinoise s’en sert également pour les prétendues vertus de leurs organes ;
– Les os de lion et de léopard sont utilisés pour remplacer les os de tigre dans le vin fortifié et pour la fabrication de bijoux. Leur fourrure est destinée à la décoration intérieure ;
– La bile d'ours sert à soigner la fièvre, le foie ou à stimuler la virilité ;
– Les pangolins, ces mammifères les plus trafiqués au monde, sont menacés d’extinction car leurs écailles sont destinées à la médecine traditionnelle et la viande consommée comme un mets délicat. Leurs populations ont diminué de plus de 50 % au cours des 20 dernières années ;
– Les guépards et de nombreuses autres espèces sauvages, capturés dans la nature, sont vendus comme animaux de compagnie et transportés sur de longues distances vers les marchés du Moyen-Orient. On estime que seul un guépard sur six arrive sain et sauf mais, faute de soins et d'une nourriture appropriée, les survivants meurent dans les 2 ans ;
– Les oiseaux colorés sont enfermés dans des cages en guise d’ornements ;
– Les poissons exotiques sont conservés dans des aquariums. Seulement 50% des espèces capturées survivent au transport ;
– Les reptiles et les serpents sont utilisés comme animaux de compagnie exotiques. Depuis 2021, tous les serpents répertoriés en France métropolitaine sont protégés ;
– Les hippocampes sont séchés et utilisés dans la médecine traditionnelle ;
– Les tortues sont consommées et leur carapace utilisée dans la médecine traditionnelle ;
– Le corail peut orner les aquariums, être transformé en médicament ou en bijoux ;
– Les bois rares, comme le palissandre, sont abattus pour fabriquer des meubles et des objets.
CITES et législation
Crédit photo Noëlle Saugout |
Fondée en 1973 par 80 pays, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), également appelée Convention de Washington, est un accord signé par l’Union européenne et 82 pays pour faire en sorte que les espèces sauvages faisant l'objet d'un commerce international ne soient pas surexploitées.
La Conférence des Parties (COP) de la CITES se réunit chaque année pour suivre l'application de la Convention qui s’avère difficile. En conséquence, la criminalité liée aux espèces sauvages continue de sévir.
Le commerce illégal d'espèces sauvages est généralement géré par des syndicats du crime organisé. La législation et l'application de la loi sont nécessaires pour endiguer la vague de cette activité criminelle, connue pour financer d'autres entreprises illégales telles que le commerce d'armes, le trafic de drogue et d'êtres humains, et le terrorisme. Il est donc extrêmement important d’y mettre un terme.
Le niveau élevé de braconnage à l'échelle internationale a de nombreuses conséquences telles que :
– le déséquilibre des écosystèmes entraînant la perte d’autres espèces,
– la diminution ou disparition des populations d’espèces (éléphants, coraux) provoquant un déséquilibre et un effondrement des écosystèmes. La dégénérescence d’habitats entiers peut mettre en danger toutes les formes de vie de cet écosystème ;
– la baisse du tourisme international affecté négativement par la perte d’espèces charismatiques (tigres, orang-outans), laissant les communautés dans des conditions économiques aggravées par manque de dollars touristiques.
Solutions au commerce illégal d’espèces sauvages
Bien que la législation soit l’outil le plus puissant pour y mettre un terme, il existe d’autres moyens par lesquels nous pouvons contribuer à enrayer cette activité cruelle.
Les « campagnes de démarketing » sont des initiatives éducatives pour empêcher d’utiliser et d’acheter des produits provenant du braconnage. De nombreuses campagnes sont menées au Vietnam et en Chine, par exemple, pour informer que la corne de rhinocéros n’a pas de vertus médicinales. Lorsqu’elles sont menées sur place, elles peuvent être très efficaces, car elles informent les consommateurs sur les fausses vertus thérapeutiques de ces produits d’origine animale. Les principales parties prenantes, comme les fabricants de vêtements ou de bijoux, peuvent également être contactées et encouragées à cesser de vendre ce genre de produits.
Ensemble, nous pouvons donner une voix aux animaux sans voix et empêcher la disparition de plantes et d'arbres rares, en leur offrant la protection dont ils ont besoin.
Les solutions d’Écologie Coopérative
Lawrence Anthony et Nana, la matriarche (1999) |
Consciemment ou non, chaque être vivant essaie de se préserver et d’améliorer ses conditions de vie afin de perdurer. Comme aucun individu ou espèce ne peut survivre sans la coopération d’autres individus ou espèces, mieux nous protégerons la planète, meilleur sera notre potentiel de survie. C'est ce que nous appelons « l’écologie coopérative™ ».
Il s’agit d’un phénomène naturel : si les animaux, les plantes et tout ce qui nous entoure sont en bonne santé, nous ne nous en porterons que mieux. Lorsqu’un impact négatif affecte notre environnement, il est important de comprendre la situation pour agir. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons sensibiliser à l’un des problèmes majeurs de la biodiversité : le braconnage et la vente illégale d’animaux sauvages conduisant à l’extinction de nombreuses espèces et finançant de nombreuses autres activités criminelles.
Il existe de nombreuses façons d’enrayer ces fléaux. Au-delà du démantèlement par la police des réseaux de criminalité organisée, nous pouvons adopter certains comportements qui peuvent contribuer à protéger la faune sauvage :
– Signalez toute activité suspecte aux autorités locales ;
– Adoptez vos animaux de compagnie et confiez les animaux errants dans des refuges ou des sanctuaires appropriés ;
– Pour les passionnés d’aquariophilie, optez pour des poissons d’élevage, certifiés par des labels respectueux de l’environnement ;
– En vacances, évitez les souvenirs à base de plantes ou d’animaux de la région ;
– N’achetez aucun produit issu d’animaux (ivoire, corail, fourrure, etc.) ;
– Utilisez des alternatives éthiques aux produits testés sur les animaux ;
– Respectez les espaces naturels et participez aux journées de ramassage de déchets ;
– Enseignez aux enfants le respect des animaux et de la nature ;
– Devenez ambassadeur d’Écologie Coopérative.
L'ambassadeur d’Écologie Coopérative
Un ambassadeur d’Écologie Coopérative est une personne qui donne le bon exemple en appliquant les principes d’écologie coopérative dans sa propre vie et qui explique ce concept aux autres en les encourageant à les appliquer.
Le meilleur moyen de faire comprendre une idée est de donner soi-même le bon exemple.
En devenant ambassadeur d’Écologie
Coopérative, vous rejoignez une équipe gagnante qui œuvre pour la
sauvegarde de l’environnement et pour un avenir durable (s'inscrire ici).
Contact LAEO France
Fondatrice Noëlle Saugout
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